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Provocations turcoses
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Provocations turcoses
L’arrivée des secours avarois en 1717 avait permis la levée du siège d’Yrusalem mené par le sultanat d’Arlhakoum, puis de mater de manière décisive la nation halawite sur les plaines de Trébisonde. Ce fut ainsi au cœur de l’ancien royaume croisé que s’était terminée la longue libération des terres du Saint-Empire entamée sous la régence du Duc de Barotant. Le pays, extenué par des années d’incursions armées et la fragmentation de son territoire, au bord de la ruine financière, n’avait cependant pas pu parachever la reconquête de toutes ses provinces perdues. Le jeune Édouard VII avait donc consacré les années restantes de son règne à reconstruire la patrie syiste, tâche reprise par son audacieux successeur Édouard VIII, dit " le bâtisseur ".
Les années et décennies s’écoulèrent, mais la Cour avaroise n’avait jamais vraiment oublié les terres arrachées à l’Empire. Elle prit son mal en patience, plus que jamais unie derrière le trône, attendant que Castillon-Villeroy retrouve son influence dans le concert des nations. Elle bénéficia en cela de la complicité de l’Église, qui, à travers l’instruction des jeunes gens dont elle avait le monopole, entretenait un revanchisme tenace au sein des trois ordres de la société. Du laboureur jusqu’au bien-né, il subsistait une aigreur enfouie que le tempérament naturellement vertueux et bon-vivant des sujets avarois ne parvenait guère à estomper ; comme une mèche que la moindre étincelle pouvait enflammer.
Une opportunité inattendue se présenta en ce début de printemps, alors qu’une expédition scientifique menée par le dénommé Pierre-Antoine de La Boissière, polymathe de renommé national pour ses revues vulgarisatrices, menait des recherches dans l’antique complexe funéraire d’Abodys, situé en Orion Insulaire, non loin du Détroit de Mare Noire. Pourtant sous la protection officielle du bey local, le détachement avarois se vit malmener par les janissaires du pacha lorsque ces derniers découvrirent les pièces archéologiques remarquables mises à jour par l’entreprise académique. Le conseiller militaire de l'expédition s’interposa pour rappeler les fautifs à leurs obligations et reçut pour toute réponse une giroflée bruyante du bey, lequel tourna promptement les talons en embarquant la quasi-totalité des artéfacts et plaçant les visiteurs sous résidence surveillée. La scène, observée par plusieurs marchands galliciens et russlaves, fut rapidement relayée à la mission diplomatique locale et fit le tour des chancelleries archipélagiques.
En Nouvelle-Alexandrie, cette nouvelle créa un émoi particulier parmi les salons de lettrés qui appelèrent le Palais Aragon, d'où régnait désormais le fougueux Édouard IX, au sursaut civilisateur...
Les années et décennies s’écoulèrent, mais la Cour avaroise n’avait jamais vraiment oublié les terres arrachées à l’Empire. Elle prit son mal en patience, plus que jamais unie derrière le trône, attendant que Castillon-Villeroy retrouve son influence dans le concert des nations. Elle bénéficia en cela de la complicité de l’Église, qui, à travers l’instruction des jeunes gens dont elle avait le monopole, entretenait un revanchisme tenace au sein des trois ordres de la société. Du laboureur jusqu’au bien-né, il subsistait une aigreur enfouie que le tempérament naturellement vertueux et bon-vivant des sujets avarois ne parvenait guère à estomper ; comme une mèche que la moindre étincelle pouvait enflammer.
Une opportunité inattendue se présenta en ce début de printemps, alors qu’une expédition scientifique menée par le dénommé Pierre-Antoine de La Boissière, polymathe de renommé national pour ses revues vulgarisatrices, menait des recherches dans l’antique complexe funéraire d’Abodys, situé en Orion Insulaire, non loin du Détroit de Mare Noire. Pourtant sous la protection officielle du bey local, le détachement avarois se vit malmener par les janissaires du pacha lorsque ces derniers découvrirent les pièces archéologiques remarquables mises à jour par l’entreprise académique. Le conseiller militaire de l'expédition s’interposa pour rappeler les fautifs à leurs obligations et reçut pour toute réponse une giroflée bruyante du bey, lequel tourna promptement les talons en embarquant la quasi-totalité des artéfacts et plaçant les visiteurs sous résidence surveillée. La scène, observée par plusieurs marchands galliciens et russlaves, fut rapidement relayée à la mission diplomatique locale et fit le tour des chancelleries archipélagiques.
En Nouvelle-Alexandrie, cette nouvelle créa un émoi particulier parmi les salons de lettrés qui appelèrent le Palais Aragon, d'où régnait désormais le fougueux Édouard IX, au sursaut civilisateur...
Duc d'Épinac- Posts : 62
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Re: Provocations turcoses
Alors que les feuilles de la capitale s’en donnaient à cœur joie, illustrant le sultan Fadil Al-Hallouf sous les traits d’un sanglier corpulent s’étouffant sur des " tourtes avaroises " bien trop volumineuses, le cercle de courtisans et grands commis de l’empereur œuvrait pour faire avancer ses pions et précipiter le Saint-Empire vers un conflit colonial de grande envergure désormais inévitable.
" Sire, la poigne ferme du souverain syiste doit répondre de cet affront. " susurra en bon parti pris le trésorier des Tyrans de Gallice " Il n’y aurait point plus noble campagne que la réunification de la principauté yrusolymitaine. "
Réparer le tort des années sombres de l’interrègne se révéla une évidence universellement partagée. Les rivaux politiques d’hier remirent leurs esclandres à plus tard et une sorte de concorde se répandit jusque dans les chaumières. Au Grand Tribunal, les orateurs signèrent même unanimement une lettre de doléance exhortant Édouard IX à mobiliser les forces de ses états.
Les dernières nouvelles d’Abodys furent à ce titre de bon augure. La marine marchande avaroise, désirant s’approcher des geôles où était détenue l’expédition scientifique de La Boissière, subit des tirs de sommation de la part de la garnison locale, tirs qui fauchèrent malencontreusement le mât de beaupré d’un senau castelmauricien. Les navires de commerce rendirent aussitôt la pareille en ouvrant le feu sur le fortin. La situation dégénéra en véritable bataille côtière jusqu’au retrait tactique des vaisseaux néoalexandrins vers le littoral vérannais. Les tensions au sein de la Mare Noire atteignaient leur point critique et nul ne doutait à présent de l’imminence d’une déclaration de guerre du Palais Aragon contre le sultanat et ses satellites turcoses en Orion.
" Sire, la poigne ferme du souverain syiste doit répondre de cet affront. " susurra en bon parti pris le trésorier des Tyrans de Gallice " Il n’y aurait point plus noble campagne que la réunification de la principauté yrusolymitaine. "
Réparer le tort des années sombres de l’interrègne se révéla une évidence universellement partagée. Les rivaux politiques d’hier remirent leurs esclandres à plus tard et une sorte de concorde se répandit jusque dans les chaumières. Au Grand Tribunal, les orateurs signèrent même unanimement une lettre de doléance exhortant Édouard IX à mobiliser les forces de ses états.
Les dernières nouvelles d’Abodys furent à ce titre de bon augure. La marine marchande avaroise, désirant s’approcher des geôles où était détenue l’expédition scientifique de La Boissière, subit des tirs de sommation de la part de la garnison locale, tirs qui fauchèrent malencontreusement le mât de beaupré d’un senau castelmauricien. Les navires de commerce rendirent aussitôt la pareille en ouvrant le feu sur le fortin. La situation dégénéra en véritable bataille côtière jusqu’au retrait tactique des vaisseaux néoalexandrins vers le littoral vérannais. Les tensions au sein de la Mare Noire atteignaient leur point critique et nul ne doutait à présent de l’imminence d’une déclaration de guerre du Palais Aragon contre le sultanat et ses satellites turcoses en Orion.
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