Visite du plénipotentiaire banganais

Le colonel Ngwenyama faisait sensation à la Cour de Castillon. Les femmes s'encoquinaient à spéculer sur les prouesses du membre du "beau nègre" ainsi qu'elles le surnommaient déjà. Quand aux hommes, il ne faisaient que d'éloges sur la stature de colosse de l'ancien chef de guerre, ouvrant les paris sur qui était prêt à se mesurer à lui.

Sur le plan politique, les libéraux, militant de l'abolition de l'esclavage après l'avoir été de la traite, donnaient en exemple le "nègre civilisé" capable de présider aux destinées de son pays. Quant aux conservateurs, ils reconnaissaient, dans un pays où l'homme ne commence qu'au baron, au descendant d'une race royal, un vernis de civilisation.

Loin de toutes considérations politiques, Schwartzwolf était un pragmatique. C'est certainement sur ce point qu'il s'entendait avec le colonel, dont il reconnaissait le talent politique d'avoir émancipé son pays de la tutelle francovare.

- Excellence, qu'en est-il de l'Est rebelle ?
- Sa Majesté, a jusqu'à présent préféré le statu quo... Le regard du général devint noir, Il m'est avis que nous devrions profiter de la flémingite pour écraser la sédition.
- Nos armées peuvent vous apporter le concours dont vous avez besoin...
- Excellence, mon ami, la Couronne banganaise est certes jeune mais elle saura, seule faire respecter son droit. En revanche, un soutien diplomatique, lorsque viendra le temps des protestations officielles, sera le bienvenu !