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Cantonnement du 2e régiment de Hussards

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Cantonnement du 2e régiment de Hussards  Empty Cantonnement du 2e régiment de Hussards

Message par Valérien de Klausbourg Dim 30 Déc 2018 - 2:03

C'était une journée à peu près comme les autres, comme il y en eu tant depuis la Création du Monde. Comme il y aura encore avant sa fin. La banlieue de Castillon-Villeroy accueillait depuis 1784, le 2e régiment de Hussards dit de Nouvelle-Alexandrie. Les cavaliers du régiments étaient reconnaissables à leur dolman et leur pelisse noir, arborant sur le shako, l'écusson à fleurs de lys des soldats de l'Empire.

Le 5e escadron, composé de deux compagnies, comptait dans ses rangs cent soixante cavaliers qui n'attendaient qu'à en découdre avec les ennemis de l'Empire. Leur chef était depuis quelques mois déjà, un obscur prince étranger, âgé de dix-sept ans tout juste, venu d'outre-mer servir les armes de l'Empereur. Le jeune prince avait obtenu de la grâce impériale son brevet de chef d'escadrons. Il n'avait vu de batailles que celles décrites dans les livres d'histoire, n'avait vécu d'expérience des armes que celle que l'on dispense dans les lycées militaires d'Allancia. Si le colonel du régiment, de petite mais bonne noblesse, était fier de compter parmi ses officiers un homme de la naissance et de la qualité du prince Valérien, le hussard de la troupe, le bas-officier comme l'officier subalterne regardait avec méfiance cet aristocrate qui avait pour seul mérite militaire celui d'être bien né. Investi de son commandement il y a de cela trois mois par le colonel vicomte de Rigny, chef de corps, Valérien souffrait d'un déficit de légitimité auprès de ses hommes. Être le chef ne suffisait pas, encore fallait-il le devenir.

Une permission exceptionnelle l'avait éloigné de sa troupe un mois durant. Il revenait d'un long un éprouvant séjour dans le Septentrion. Son père le maréchal duc d'Auclair avait rendu l'âme aux Dieux. Il s'était rendu aux Eslagnes afin de présider aux cérémonies de son inhumation en la chapelle Saint Léandre, du Palais des ducs de Cordilbao. Sa Majesté l'Empereur Charles, lui même, était venu honorer de sa présence la cérémonie funèbre d'un membre éminent de sa maison. Les formalités du deuil et de la succession accomplies, il laissait à sa mère, la très avisée duchesse Sophie-Charlotte, le soin de représenter ses intérêts et de veiller à la bonne gestion de ses nombreux domaines. Le jeune officier avait profité de son séjour pour annoter sur un calepin qui ne le quittait jamais quelques idées afin d'améliorer la qualité des soldats sous son commandement. Autodidacte et d'une intelligence supérieure, l'art de la guerre lui semblait être innée.

En cette journée d'hiver, froide quoique tempérée par le climat océanique de cette terre méridionale, le chef d'escadrons avait ordonné la tenue d'un exercice pour rompre l'ennuie des soldats, mère de tous les vices d'une vie de garnison. Il s'agissait de préparer la guerre que les gazettes annonçaient depuis des mois contre l'infâme Turcose. Tous l'attendait, impatients d'en découdre avec l'ennemi héréditaire ; le vétéran rescapé des boucheries héroïques du règne passé moins que le jeune soldat avide de gloire, l'épouse et la mère inquiètent de voir les hommes partir moins que le maître de forge et l'actionnaire des manufactures d'armes. Valérien entendait que ses hommes soient prêts au premier choc. Il avait imposé à sa troupe un régime autoritaire. Les inspections et les entraînements quotidiens lui avait valu le doux surnom de "Tyran".

Juché sur sa monture, une jument du nom d’Abkhazie, il avait observé à sa longue vue l'exercice de prise de batterie ; mission que la tactique militaire avait confié aux hussards. A ses côtés se trouvait son officier en second, le capitaine Beltrogne. L'officier était un vieux de la vieille.

Entré comme hussards à 16 ans, le capitaine Charles Beltrogne, "le père Beltrogne" comptait quinze années de services et désespérait de n'être mort avant ses trente ans. Soldat sorti du rang, il avait bénéficié des réformes méritocratiques du règne d'Edouard VIII et d'un avancement fondé sur la valeur plutôt que sur la naissance. Ainsi, il avait gagné ses épaulettes d'officier sur les champs de bataille du règne d'Edouard le Grand, à coup de sabre et au prix de cavalcades épiques. Officier reconnu pour ses qualités de meneur, et soucieux de ses hommes, il agissait avec eux comme l'eût fait un père de famille. Désormais, il était le subalterne d'un officier de salon qui brillait pour l'heure par son inexpérience. Néanmoins, son respect de la hiérarchie militaire lui avait fait accepter sans mot dire cet état de fait. Affable, il avait pour le jeune prince, soucieux de bien faire et exigent avec les autres comme avec lui-même, une sympathie naturelle. Il lui savait gré de partager avec ses hommes la vie de garnison plutôt que de s'afficher dans les salons ou à la Cour. Enfin, il reconnaissait chez le jeune officier supérieur une pointe de génie qui en ferait un excellent tacticien sinon un excellent stratège, une sympathie naturelle et avait pris.

Pendant l'exercice, d'Auclair n'avait dit mot, et avait noté son un calepin les imperfections de la manœuvre. A son issue, le chef d'escadrons prince-duc d'Auclair faisait son retour à ses officiers, capitaines, chefs de compagnies, lieutenants, chefs de peloton.

- Messieurs, lors de l'attaque de face, votre ligne a formé une masse trop compacte. Laissez cela à la cavalerie lourde. Pour une prise de batterie, comme tout autre objectif particulier - cela vaut aussi pour des fantassins en tirailleur - j'ordonne que vous placiez vos compagnies en fourrageur afin de ne laisser aucune prise à l'ennemi. S'ils tirent avant que vous ne les ayez atteints ces foutus canons aurons tôt fait de nous ôter de la surface de cette terre.

L'exposé ce poursuivit

- Pour ce qui est du maniement des sabres Messieurs, vos soldats visent trop haut. Il faut viser la cravate. Le réflexe de tout homme normalement constitué est de se pencher, visez le cou et vous aurez la tête !

- Messieurs en selle, vous me refaites l'exercices. Je veux que ce soit impeccable.

Après plusieurs heures d'entraînement et deux essaies supplémentaires qui durèrent jusqu'à la nuit, le chef fut satisfait. Les officiers semblaient épuisés. Ils étaient dix-neuf heures. Douze heures durant on avait crapahuté dans la lande.

- Bien ! Messieurs je suis fier de vous !

Demain, 7 heures : inspection de l'escadron, armements cavaliers, montures et boxes. 8 heures : exercices d'attaque par le flanc d'un bataillon d'infanterie ; charge en rang serré. Je vous rappelle mes ordres : le grand trot vaut mieux que le galop, afin de maintenir la ligne et d'augmenter notre force de frappe. Le capitaine de Lauzun de la 1ère compagnie l'interrompit :
" - Mon commandant, la vitesse n'est-elle pas notre atout contre l'infanterie ?
- Et la désunion de la ligne de charge notre plus grande faiblesse ! Ce que nous perdons en vitesse, nous le gagnons en force de frappe... Et pour un fantassin, c'est aussi difficile d'arrêter un cheval au galop qu'au trot !"

Des rires se firent entendre dans l'état-major de l'escadron. Il faut dire que Lauzun n'était guère apprécié. Le prince poursuivit son exposé : "13 h : exercice de reconnaissances. Pour ce soir, soin des montures et nettoyages des écuries. Repos pour les hommes. Extinction des feux des quartiers à 21 heures. "

Ce type d'ordre était précisément ce qui causait l'impopularité d'Auclair. Le hussard aimait la boisson, les femmes et le duel. Leur imposer des manoeuvres la journée durant, les empêcher d'aller en ville le soir courir les jupons des filles de Castillon, voilà qui semblait cruel à tous ces traîne-sabres.

Les officiers s'en allant de son bureau, d'Auclair relisait les rapports du jour. Il sollicita Beltrogne. Bien que la discipline s'améliorât, il fallait encore sévir. Qu'il s'agisse de l'officier fils de marquis ou de l'homme du rang fils d'aubergiste, il n'y avait aucun traitement de faveur. Ce dont on lui savait gré dans la troupe. D'Auclair visait les sanctions du jours :
"- Beltrogne, mettez-moi quinze jours d'arrêt pour l'officier qui a provoqué en duel cet officier de marine. Pour les quatre sous-officiers arrêtés pour bagarre et ébriété sur la voie publique, 3 jours d'arrêt pour s'être battu, supprimez leur quart de pinard pour le mois et faites une retenue sur leur solde pour payer les dégâts occasionnées dans l'auberge. D'Auclair était exigeant avec ses hommes et Beltrogne appréciait cela. Cette nuit Beltrogne vous vous lèverez comme moi... à 5 h pour un petit exercice d'attaque nocturne...
- A vos ordres mon commandant !"

Ainsi en allait-il de la vie de garnison au cantonnement du 5e escadron du 2e hussard.

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Cantonnement du 2e régiment de Hussards  Empty Re: Cantonnement du 2e régiment de Hussards

Message par Valérien de Klausbourg Mer 2 Jan 2019 - 18:27

Les lumières de la baraque du commandant du 5e escadron du 2e hussards restaient allumées jusqu'à tard le soir. Le chef d'escadrons prince-duc d'Auclair, veillait jusqu'à tard le soir, consommant un grand nombre de chandelles. Trois heures de sommeils suffisaient à son repos. Ce temps nocturne permettait au prince-duc d'étudier la stratégie militaire. Tous les auteurs y passaient, du Libéristanais Sun-Tzu au Zollernois Klauzwitz en passant par le scanthélois Jominys. Le temps qu'il ne consacrait pas à l'étude, il le consacrait à l'amélioration des procédés tactiques et des technologies militaires.

Les parents du prince avaient tenus, comme il était d'usage dans l'aristocratie avaroise au siècle passé, à faire de l'éducation manuelle un élément essentiel de son instruction, au même titre que les mathématiques, l'histoire, la géographie, les arts et la philosophie. Le jeune prince en avait gardé un goût prononcé pour la mécanique. Aussi, avait-il transformé son salon en atelier. Il lui servait de lieu de recherche et d'expérience. Des plans de prototypes, des planches d'illustrations et des feuilles de calculs, hachurés tapissaient le murs.

Dans un coin de la pièce, il avait dressé un établi parsemé de notes, d'instruments de géométrie et de manuels de mécanique et de physique à ses extrémités. En son centre se trouvait un fusil modèle 1777, fusil à silex de l'invention du sieur de Gribeauval qui arme les troupes d'infanterie depuis cette date.

C'est avec cette arme à feu que l'Empire avait défait une première fois les Turcoses, reconqui ses frontières et remis de l'ordre dans ses colonies. Le fusil, sortie des manufactures de Chaussemurailles, tirait 2 à 3 coups à la minute, avec une portée de 250 mètres. L'arme avait fait les victoires de l'armée avaroise. Le prince-duc d'Auclair avait cependant pensé pouvoir en apporter quelques améliorations substantielles. L'idée lui était venu à la lecture d'un manuel d'infanterie signé du Maréchal-duc de Buonaparte, le fameux général du règne d'Edouard VIII, le meilleur stratège de son temps disait-on ; un modèle pour le prince-duc.

L'arme avait une robustesse peu commune. Néanmoins, elle n’était pas exempte de quelques défauts. Le Chaussemuraille modèle 1777 connaissait en effet de nombreux problèmes d'amorçage, et son canon, ne supportant que peu la poudre humide ou de mauvaise qualité, était souvent encrassé. Klausbourg avait quelque peu modifié cette arme : il avait remplacé le canon lisse par un canon de son invention. Y ajoutant des stries spiralées, par un procédé qui lui avait valu des regards curieux de forgeron du régiment. Enfin il avait modifié le système de mise à feu, remplaçant la platine à silex par un une platine à percussion, afin de gagner en efficacité de tir.

Son arme montée, il se rendit à la salle d'armes. Aujourd'hui, contrairement aux autres soirs, où il n'avait pas été rare d'entendre une explosion avant de récupérer l'officier supérieur ou sur un ballot de paille ou dans un râtelier d'armes, on entendit une détonation net. La portée de tir était nettement amplifiée. Il s'agissait désormais de mener une expérimentation à plus grande échelle, afin notamment de quantifier les gains en qualité d'amorçage du nouveau système à percussion.

Ainsi le chef d'escadrons demanda-t-il au forgeron du régiment, un maréchal des logis chef dont il avait acquis la sympathie de modifier les mousqueton qui armait les hussards selon les plans qu'il venait d'établir. Les exercices de tir prévu cette semaine servirait de test. Si l'expérience était concluante, il userait de ses relations de parenté avec Sa Majesté pour en démocratiser l'usage dans les armées impériales.
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